ZICAZINE - Écrit par Fred Delforge le vendredi 18 novembre 2005

Créateur du flamenco rock dans les années 80, Ricky Amigos fête ses vingt ans de carrière avec un nouvel album qui fait suite à quelques ouvrages de référence dans le genre, de « Loco Loquito » en 1984 à « La Marcha » en 1997. Un chant coloré et des guitares flamencas suffiraient amplement à faire passer les vibrations mais l’artiste tente de sortir du lot en y ajoutant des guitares électriques et des percussions, teintant de rumba, de rock ou de valse des rythmes latinos du plus bel effet. Enregistré sur une période de six mois dans les studios de Pajaro Canzani, producteur ayant précédemment œuvré pour Elie Medersas, Geoffrey Oriya ou Francis Lalande, l’ouvrage sort des sentiers battus et emprunte autant les sentiers andins escarpés que la pampa ou les champs de tabac de Cuba. Attention, départ imminent …

Ricky Amigos n’a pas fait le choix de nous proposer un flamenco manouche dans le genre de celui des Gypsy Kings mais s’est concentré au contraire sur des senteurs Sud-Américaines de haute volée, leur apportant une petite touche orientale du plus bel effet grâce à des bongos et des timbales qui donnent un certain cachet aux morceaux. De rock hispanique pur jus en madison, en valse ou en tango, chaque titre se veut unique et indépendant des autres mais l’artiste parvient à donner toutefois une certaine cohésion à l’ensemble à force de travail et de logique. Délicatement folklorique sur des titres comme « Nunca Supé Hablar De Amor » ou « Formamento De Felicidad », le ton sait se durcir pour en arriver à des brûlots comme « Flippé » puis se feutrer et retomber dans la délicatesse d’un « Kabila » ou d’un « Il Suffit ». Le sceau d’une deuxième décennie consacrée à la musique ne serait pas définitivement marqué si celui qui a montré la voie aux Négresses Vertes et à La Mano Negra ne s’offrait une énième facétie avec cette reprise succulente de « Toulouse » servie en un vibrant hommage au très grand Claude Nougaro. La réussite est au bout du manche et « Firmamento » s’offre un nom incontestable tant il est l’album flamboyant d’un artiste épatant … Bravo !